Agrandir le plan

dimanche 31 mai 2009

Recreation dans le vieux Kashgar

Dernier jour sur Kashgar, je profites de la fin d apres midi et des temperatures plus cool pour moi pour me ballader une derniere fois dans les ruelles de la vieille ville. On est dimanche et les enfants n ont pas ecole aujourd hui. Ils jouent tous dehors, soit au ballon, soit a l elastique ou encore au ping pong contre un mur. Ils sont tres receptif a l appareil photo et c est avec grand plaisir qu ils posent pour moi, ils sont eclates de voir leurs trombines sur l ecran de l appareil photo. Si Louise et Leonie etaient la, je suis sur qu elles se feraient pleins d amis. Les enfants sont vraiment du grande gentilesse et c est avec beaucoup de plaisir que je partage avec eux une serie de jonglage footballistique avec en bonus quelques combo a peine reussi mais suffisant pour les epater. Je vais peut etre reprendre une saison de foot. Non la, je m enflamme.

Je suis rapidement entourres d enfants, ce n est pas pour me deplaire mais cela devient difficile de contenir toute cette energie et je dois faire le gendarme pour eviter les chamailleries. Apres une bonne partie de foot ou ma prestation ne fut pas brillante, je pars vers d autres ruelles ou je croise encore pleins d enfants qui profitent de cette belle journee pour s amuser entre eux.
Apres 2 heures passe dans la vieille ville, il est temps pour moi d aller a la station de bus acheter mon billet pour Osh au Khirgystan et rejoindre Phil et Nico pour des retrouvailles qui risquent d etre alcoolisees.
Probleme de derniere minute, un attentat a eu lieu a Andijan en Ouzbekistan, la frontiere risque de fermer temporairement, j espere que notre rendez vous prevu le 02 juin va pouvoir se faire.
Je garde un excellent souvenir de la Chine, pays fabuleux par la gentillesse des gens, la beaute des paysages et aussi par la cuisine qui est l une des meilleures au monde.

Faites voyager vos papilles

Impossible de parler de la Chine sans aborder la cuisine chinoise que je decouvre au fil de mon voyage. Jour apres jour, je decouvre une panoplie de mets et de modes de preparation differents avec pour base les produits frais locaux et les epices. Le riz par exemple, ne se presente pas uniquement cuit a la vapeur, il peut etre bouilli, frit ou roti. Il compose nombreux plats tant comme les pates qu ils consomment depuis plus de 4000 ans. A en croire la legende, c est Marco Polo qui aurait introduit ce mets en Italie (excuse moi Sylvia, j espere ne pas raconter de betises. Grosses bises a vous au passage). Chaque region de ce grand pays possede une cuisine differente.
Pour la boisson on savait les chinois grand consommateur de the qui est gentiment offert dans tout les restaurants bon marche. Un bon the pour un chinois et l equivalent d un bon vin pour les francais. La biere est, apres le the, la boisson la plus consommee ici a en voir le nombre de bouteilles vendus. La Tsingtao est la marque de meilleure qualite en Chine.
Je pourrais encore ecrire longtemps sur la cuisine chinoise tellement elle me plait. Je penses  que la cuisine chinoise meriterait, a elle seule, un voyage en Chine. Apres plus d un mois passe en Chine, elle est pour l instant la meilleure cuisne que je n est jamais goute. Une bise a Yann et Glenn, les deux cuisiniers de la troupe.

Il y a des rencontres trop courte

La ville de Kashgar est toujours aussi agreable pour moi, c est toujours avec autant de plaisir que je me perds dans les petites rues du quartier Ouighour et que je profites de l excellente nourriture presente ici. Apres avoir pris un lit dans un dortoir d une guest house de la vieille ville (repere des backpackers) on part se promener dans la ville, Nate ne connait pas Kashgar, je lui sert de guide. On s apprecie beaucoup Nate et moi et nos discussions sont vraiment interressantes. On echange nos points vues sur le monde et on compare un peu nos deux cultures pourtant tres proches. Au bout de 2 jours passes ensemble, j ai l impression de le connaitre depuis toujours. Malgre le peu de temps passe ensemble, on pourrait dire qu on est bon copain. Il y a des rencontres comme ca ou l on sait que l entente sera totale. Comme un vrai petit couple, on ne se quittes plus et on s amuses comme des enfants dans le parc d attraction de la ville.
Malheureusement, il a un avion demain, nos chemins vont bientot se separer.


samedi 30 mai 2009

Jeu du chat et de la souris

Je me reveille le matin de bonne heure. La nuit fut courte mais j ai bien recupere. Je suis presse de revoir Anadin. Apres avoir achete quelques legumes au marche pour offrir a la soeur d Anadin, je me dirige vers la route qui mene au lac Karakol pour y faire du stop. Quelques temps apres, toujours sur le bord de la route, je rencontre un americain qui s appelle Nate (il vient de Seatle) et qui lui va lui aussi au lac Karakol. On fait du stop ensemble et on arrive au lac vers 12 h 00.

Je retrouve anadin, qui est content de me revoir, je lui presente Nate. Apres avoir pose nos affaires dans la yourte et fume quelques cigarettes (Anadin fume toujours autant). On se decide avec Nate, d aller voir un glacier a 2 heures de marche d ici. Le temps est agreable, il n y a pas trop de vent et on avance tranquillement en faisant connaissance. Apres 1 heure de marche, on traverse un petit village et la, un homme sort d une maison et nous informe qu il n est pas possible de passer sans autorisation de la police. Un peu surpris d une telle interdiction, on fait demi tour pour retourner au campement.

Nate aime bien la biere et le soir venu, on achete quelques bieres au restaurant chinois un peu plus loin au bord du lac, qu on boit dans la yourte. Vers 1 h 00 du matin, alors qu on s apprete a s endormir, trois policiers armes avec casques et gilets pare-balles rentrent dans la yourte pour nous demander nos papiers et nous demander le pourquoi de notre venue ici. Ils veulent qu on les suivent au poste de police. Je refuse et je m enerve pretextant que nos papiers et nos visas sont en regle et qu on est dans une zone libre.
Apres 30 minutes d embrouille, les policiers partent, ils nous demandent de passer au poste demain matin. Ils peuvent toujours nous attendre.
Le lendemain matin, on decide de louer un chameau pour essayer de nouveau d aller voir ce glacier. On se dit qu avec un chameau et un guide ca sera plus facile et que le policier du petit village nous laissera passer. Et bien pas du tout, on rencontre de nouveau ce policier qui nous barre la route, il faut passer d abord au poste de police.
On decide finalement de se rendre au poste de police afin de comprendre ces nouvelles regles (qu il n y avait pas lors de ma premiere visite 25 jours avant).
Les officiers de police nous repondent un tas de reponses bidons, ils disent que c est dangereux, il y a des loups, des hommes armes et dangereux et que le temps n est pas bon la haut. Foutaise me dit Anadin. Apres 1 heure de reflexion avec Nate, on decide de retenter le lendemain matin mais cette fois ci en moto et "outlaw", avec des chauffeurs locaux de meche avec nous.
On part vers 6 h 00 du matin le lendemain afin d eviter les policiers qui probablement dorment encore. Juste avant le village, on descends des motos pour traverser un petit col a l abri des regards de la police. Les 2 motos traversent le village sans difficultes et nous recuperent apres. Le checkpoint est passe, on peut enfin se rendre au base camp du Muztagh ata. C est avec 1 heure de moto et des paysages superbes qu on arrive a un village d ete qui sert a faire brouter les yacks. On est a 4100 m d altitude et il nous reste 1 heure de marche pour rejoindre le base camp et son glacier a 4800 m d altitude. Une fois la haut, la vue est grandiose malgre un temps froid et couvert. On redescend tranquillement recuperer les motos pour revenir au lac, en prennant la precaution d eviter d etre vue.

Apres un petit dejeuner chez la soeur d Anadin, on se met sur le bord de la route, on veut rejoindre Kashgar en stop. Le premier vehicule est le bon. On arrive a Kashgar en fin d apres midi content d avoir dejoue la surveillance de la police.
Comme dit Dora l exploratrice : "We did it".

vendredi 29 mai 2009

Khunjerab fever

Le proprietaire de la guest house me reveille a 5 h 30 du matin, la jeep pour le retour sur Sost passe aux alentours de 6 h 00. On partage un dernier the ensemble puis il m accompagne sur le bord de la piste. 20 minutes plus tard, je me retrouve assis dans la jeep, pres a affronter ce chemin effrayant qui mene a Sost. Au bout d une heure de trajet et quelques villages traverses, la jeep est, comme a l aller, remplie au maximum. On doit etre une quinzaine dans le vehicule, trois autres personnes sont sur le toit ainsi que deux chevres. Je profites d une pause du chauffeur pour lui demander si je peux m installer egalement sur le toit. Je me sens plus en securite la haut, je pourrais saute du vehicule si celui ci etait amene a basculer dans le vide.
J arrive a Sost vers 9 h 30. Apres avoir paye le chauffeur, je me dirige vers la compagnie de bus qui rallie Sost a Tashkurgan en Chine. Et oui, mon escapade au Pakistan se termine, la route continue.
Une fois l immigration passe et mon passeport tamponne, le bus quitte Sost et on se dirige vers le col du Khunjerab. Le temps est couvert et les 20 derniers kilometres se font sous la neige. On arrive vers 13 heures au premier checkpoint chinois, les premiers ennuis commencent. Tout les policiers sont munis de masque protegeant leurs nez et leurs bouches. Deux d entre eux montent dans le bus et nous distribuent des thermometres a places sous l aisselle. Ils veulent controler la temperatures des personnes entrant sur leur territoire en prevention du virus H1N1. C est cocasse d observer les pakistannais ne savant pas utuliser ces thermometres et les policiers chinois perdent rapidement patience a leur expliquer comment l utiliser. La police n est pas tres aimable et ca rend l ambiance un peu glauque. Apres la fouille des bagages, tout le monde retourne dans le bus sauf deux pakistannais qui ont un peu de fievre. Le bus part apres 1 heure bloque a 4700 metres d altitude.
On arrive a Tashkurgan vers 19 h 00 au poste d immigration chinois ou de nouveau, tout les policiers sont equipes de masques. On nous reverifie la temperature et on nous demande ensuite de patienter dans un hall. L attente est longue, la nuit arrive est on apprends un peu plus tard que les deux pakistannais ont toujours de la fievre et qui veulent mettre le bus en quarantaine. Je suis fatigue de cette longue journee et un peu enerve par le zele et la lenteur des services de police. On nous verifie 5 fois notre temperature. Il est 23 h 00 et on est toujours bloque a l immigration, sans nos passeports. Je perds patience et je vais voir un officier, je pretexte avoir un avion a prendre demain depuis Kashgar et qu il m est impossible de rester ici (ce qui n est pas vrai). Apres 20 minutes de discussion houleuse, je recupere enfin mon passeport, tamponne et autorise a sejourner de nouveau en Chine. Je suis enfin libre.
Je me couche vers minuit, epuise par cette longue route et par le zele des policiers chinois voulant montrer que la Chine est une nation qui gere.
Demain matin, je retourne voir Anadin, mon copain Khirgyz, au lac Karakol.

jeudi 28 mai 2009

Sur les rotules

Apres une bonne nuit de sommeil passe dans une petite cabane (100 rupees soit 1 euro) au Batura Inn de Passu, je prends mon petit dejuener en discutant avec le proprietaire de la guest house. Il m informe que le bus pour Sost (village a partir duquel je pourrais rejoindre la Chapursan valley) passe en milieu d apres midi. Trop tard pour moi, je decide de partir a pied et de faire du stop. Distance entre les deux points :35 km. Les 2 premieres heures de marche sont agreable et mon rythme me fait progresser rapidement. Je m apercois tres vite qu il y a pratiquement aucune circulation. J ai du croiser 3 voitures en 2 heures. Les kilometres defilent, le temps passe et quand je decide de faire du stop, aucune voiture s arrete pour moi. C est seulement apres 30 km et 7 heures de marche qu un chauffeur chinois travaillant pour la renovation de la karakoram Highway s arrete et me prends dans son vehicule. Il m epargne les 5 derniers kilometres pour rejoindre Sost. Je suis completement claque par cette longue marche, je n avais jamais fait une telle distance, encore moins moins avec 12 kilos sur le dos. A peine arrive a Sost que je monte dans une jeep collective afin de rejoindre le fond de la vallee de la Chapursan. Le trajet est lent, superbe et tres effrayant. La piste est a flanc de montagne avec parfois plus de 150 metres de vide. Je ne suis pas tres rassure, d autant plus qu on est tres charge. On est 14 dans le vehicule qui compte que 8 places. J ai les mains mouates d angoisse et j ai du mal a apprecier le paysage (de toute facon je suis tellement serre que j apercois a peine le conducteur). Apres 3 heures de frisson, j arrive au dernier village de la vallee soulage que la jeep n est pas fini dans la riviere en contrebas. Apres m etre installe dans la seule guest house du village, je m allonge 1 heure, je suis sur les rotules.
Le lendemain matin, je profites de la journee pour me ballader dans la vallee et prendre des thes que les gens du coin me proposent. C est toujours avec plaisir que je profites de l hospitalite et de la gentillesse de ces gens. C est un vrai bonheur et une belle lecon d humanite, que je medite le soir avant de m endormir.

mercredi 27 mai 2009

Repos merite a Karimabad

Je pars le matin vers 9 h 00, direction Karimabad a 25 km au Sud de Gulmit. Le temps est toujours aussi degage et c est avec joie que je marche le long de la Karakoram Highway. Apres 3 heures de marche et 12 km accompli, je me decide a faire du stop, je commence a ne plus supporter le sac sur mon dos. Je trouve finalement un pick up qui me prends pour les 13 derniers km. J arrive a Karimabad en milieu d apres midi et je suis surpris d y trouver des touristes. Faut dire que l endroit est charmant, entourre de 7000, et nombreux sont les petites guest house et restaurants. Apres avoir pose mes affaires et pris une douche, il me reste assez d energie pour flaner dans la ville. Le lendemain matin, je rencontre 3 Suisses qui voyagent depuis au moins 1 an, les premiers contacts sont sympas et on sympatise tres vite. Ils m apprennent a jouer au chibre, qui est une variante de notre belote. Je prends tres vite plaisir a jouer aux cartes avec eux et on passe une soiree entiere et l apres midi du lendemain a se defier sur la terrasse de la guest house avec pour decor toutes ces montagnes qui font la beaute du Pakistan. On rigole bien ensemble et on est tous concernes sur les parties qui s enchainent. On compte les points et personne ne veut perdre, sous peine d etre chambre.
Apres 3 jours passes ensemble a jouer aux cartes et a profiter du cadre qui nous entourre, je decide de partir pour la vallee de Shimshal, a 45 km au Nord. Pour cela, je me rends au village d Allyabad, situe juste au dessous de Karimabad (5 km) sur la Karakoram Highway pour y trouver un transport. Apres 4 heures d attentes, le chauffeur de la jeep m informe qu aucun pakistannais ne va sur Shimshal aujourd hui et que par consequent il n y va pas. Je me trouve oblige de prendre un bus, direction Passu. Tant pis pour Shimshal. Je passerais la nuit a Passu.
Un des Suisses (Sandy) m a beaucoup parle de la vallee de la Chapursan, situee a seulement 15 km de la frontiere de l Afghanistan. L endroit semble sympa et interressant, je decide donc de m y rendre demain, depuis Passu.

dimanche 17 mai 2009

On the road again


Je quitte Borit Lake vers 10 h 00. Le proprietaire de la guest house m a prepare un petit picnique pour ma pause du midi. Son fils m accompagne jusqu au glacier de Gulhkin pour me montrer l endroit ou il faut passer sans risques. Ce glacier est un glacier "noir": la glace est sous un amat de pierres et de terres. Plus facile a traverser que les glaciers "blancs", je mets quand meme 1 heure a parcourir les 1200 m qui separent les 2 moraines. Je suis tout seul et j avnce lentement afin de ne pas perdre le fil du chemin. J arrive juste apres sur le village de Gulhkin, avec beaucoup d enfants dans la rue. C est l heure de la recreation et les jeunes garcons jouent au football au milieu de la rue pendant que les jeunes filles discutent entre elles. Un groupe d entre eux m accompagne un peu, on discute ensemble avant de se quitter, il me reste encore beaucoup de route a faire aujourd hui.
Apres avoir traverse un autre village, un peu plus haut, je commence la descente vers le village de Gulmit ou je compte passer la nuit. Le temps est toujours aussi degage et c est avec plaisir que je marche a travers ces champs cultives pour rejoindre Gulmit.


Apres 6 heures de marche, j arrive dans ce petit village charmant, je pose mes affaires dans une chambre que je viens de trouver (250 rupees soit 2.5 euro) pres de la Karakoram Highway. Il est un peu plus de 17 h 30, ma journee se termine. Ah si, j ai une tournee de lessive a faire, il est temps.
Demain je pars a pied et en stop pour Karimabad, situe a 40 km de Gulmit, avec aucun village entre les deux. J espere ne pas tomber en galere.


"Quiconque imagine qu un tel voyage dans la solitude et la desolation est fastidieux et eprouvant se meprend. Nul spectacle n est plus sublime. Chaque jour de marche, chaque lieu parcourue apporte des decouvertes d une inimaginable beaute"

Sven Hedin, explorateur






Maximo on ice

Je suis reveille le matin vers 8 h 00 par l instructeur, il m explique rapidement le deroulement de la journee. On commence d abord par tous ce reunir pour prendre le petit dejeuner avant le debut de la formation. Le repas fini, chaque guide se presente a tour de role et je dois dire que leur experience de la montagne est tres impressionnante. L un d entre eux a gravi 2 fois le Broad Peak qui est l un des quatorze 8000 m que compte la planete, et que plusieurs autres guides sont montes a 7500 m d altitude. quand mon tour arrive, je me fais gentiment chambre avec mes 5416 m d altitude. L ambiance est sympa et les guides se connaissent plus ou moins entre eux. Ils viennent de vallees differentes des montagnes du Karakoram et de l Himalaya. Le debut de la matinee se passe dans le jardin de la guest house, on passe en revu les differents types de noeuds utiles sur glacier et les consignes de securite haute montagne. L instructeur m apprends quelques noeuds et me montre comment uiliser les mousquetons, harnais, corde, crampons et piolets.
Apres 1 heure de briefing, il est temps de rejoindre le glacier. Je suis completement excite a l idee d accompagner ces pointures de la montagne sur le glacier de Passu. 20 minutes de jeep et 1 heure de marche plus tard et nous voila en haut d une moraine impressionnante, pres a descendre sur cette enorme surface de glace. Le temps est degage et il fait un peu chaud. La descente de la moraine jusqu au glacier est spectaculaire et perilleuse. Apres 30 minutes de galere, je pose mes premiers pas sur le glacier. Sensation magique de sentir le froid de la glace monte le long du corps et le bruit de l eau qui coule sous le glacier plus de 100 m plus bas.

On est tous pose a notre petit camp de base, il est temps de mettre les grosses chaussures avec crampons, piolets et tout les autres accessoires necessaires pour securiser des cordes de 4 personnes.
Tous pres, on part en 4 groupes de 4 personnes sur les blocs de glace pour une avancee de 400 m environ, presque au milieu du glacier, a cote de petites crevasses, ideales parait il pour une formation de ce type. Je suis un peu peteu de me retrouver dans cet univers a la fois magique et angoissant. On entends regulierement des blocs de pierres ou de glaces tombes autour de nous. Et oui un glacier ca bouge.
Je passe le reste de la matinee assis sur un gros glacon, je les observe apprendre et repeter toutes les techniques pour securiser des personnes a traverser des glaciers et dans les cas extremes, a les sortir des crevasses. C est tres interressant de voir toutes ces procedures, je profites de chaque instant. Il fait toujours super beau et la vue est, comme toujours et partout au Nord du Pakistan, magnifique.
Milieu d apres midi, la formation sur le glacier se termine, la traditionnelle photo de groupe est faite, ils nous restent a rejoindre la jeep pour retourner a Borit Lake.
Le soir, apres un bon diner ensemble, on reste a discuter, rigoler et danser sur les musiques locales que le proprietaire de la guest house nous propose. C est la grosse fete ici (sans alcool biensur).

Le lendemain matin, quand il est temps pour moi de continuer ma route et de leur dire au revoir, je cache mes larmes derriere mes lunettes de soleil. L equipe a ete vraiment super avec moi et je garde en moi et pour toujours le souvenir de cette journee de bonheur et de rires qui m a ete offerte parmis eux.

samedi 16 mai 2009

Bientot les crampons sur la glace

J ai achete des nouvelles chaussures, les autres ayant fait leur temps. Ca me depanne bien etant donne mes deplacements a pieds. Une belle paire de vieille Adidas (400 rupees soit 4 euros, modele d occasion en pointure 47, cool pour mes grands pieds). Il m aura fallu finalement 5 heures pour rejoindre le village de Borit Lake. Le trajet est genial, je rencontre beaucoup de gens sur le trajet malgre l isolement et la durete du relief, la population est super sympas et demande meme a etre pris en photo. L hiver est fini et c est l epoque ou les villageois consolident les water channel (canaux d irrigation provenant des glaciers) qui alimentent les villages en eau. Juste avant la derniere montee qui mene au village de Borit Lake, je suis eblouis sur ma droite par l imposante langue glaciere du Passu. C est la premiere fois que je vois un tel glacier d aussi pres. Je m accorde une pause cigarette et je profites une nouvelle fois des joyaux que la nature m offre. Apres 25 minutes de pause, un demi litre d eau bu et 2 cigarettes, je continue mon parcours. Je vois le village au loin, j arrive 1 heure apres content d en finir. Completement fatigue de ma journee, je suis soulage de poser mon sac dans la seule guest house du village et toujours pas de touristes en vue. Je ne suis sans doute pas encore habitue a supporter trop longtemps mon sac sur le dos (13 Kilos). Le village est paisible, seulement 5 familles vivent ici. Le decor est grandiose encore une fois. Je suis acceuilli comme un frere par le proprietaire de la guest house. Apres avoir pris connaissance avec l ensemble de la famille, c est l heure du the. 20 minutes apres, un jeep arrive avec 10 pakistannais a l interieur, quelques temps apres la premiere jeep, un deuxieme vehicule arrive avec 5 pakistannais. On m explique tres vite que tout ces personnes sont des guides d expedition et qu ils sont la pour une formation sur la securite en glacier et sur comment evacuer quelqu un coincee dans une crevasse. L ambiance est super et je sympathise tres vite avec l ensemble du groupe, on rigole bien et ils se chambrent pas mal entre eux. Je fais connaissance egalement avec l instructeur et ses 2 collegues. Il a ete forme sur Chamonix, il adore la France. Apres 20 minutes de discussion avec lui, il me propose de les accompagner demain sur le glacier de Passu et de voir de plus pres les crevasses. Je suis surpris de sa proposition et j accepte tout de suite son offre en m assurant quand meme que ca ne sera pas moi qui descendrai dans la crevasse. Je regagne ma chambre tout excite, j ai hate d etre a demain.


jeudi 14 mai 2009

Face aux "cathedrales" de Passu

Mes premiers instants au Pakistan sont vraiment bien, on se rends vite compte que la population est tres sympas et vraiment tres acceuillante. Je decide de me deplacer a pied d un endroit a un autre, histoire de profiter a fond du pays. Apres 3 heures de marche et deja pleins de rencontres sur le bord de la route, je me fais prendre en stop pour les 20 derniers kilometres. J arrive a Passu un peu avant 19 heures, juste le temps de trouver une chambre et me reposer enfin, la journee fut longue depuis la Chine. Passu est un endroit sublime. Des le lendemain matin, je me rends compte de l extreme beaute du lieu. Petit village parsemes de maisons entourrees de champs avec pour cloture des petits murets de pierres avec en toile de fond ces fameuses "cathedrales" de Passu dont la plus haute atteint 6501 metres d altitude. Les gens y sont du tres grande gentillesse, et c est avec beaucoup de plaisir que je discutes avec eux (tous parle anglais, ce qui change de la Chine).
Le lendemain matin, je rencontre le proprietaire d un restaurant qui me propose une tente et un emplacement de premier choix a cote de son restaurant. A ma gauche j ai le glacier de Passu et face a moi les fameuses cathedrales. L endroit est superbe malgre une nuit fraiche (seulement 8 degres au petit matin sous la tente). C est aussi avec grand plaisir que je profites de sa cuisine qu il me propose.

Apres avoir plie la tente et paye ma note, je pars pour Borit Lake, un petit village a 4 heures de marche au Sud de Passu.
Je suis deja seduit et completement conquis par l acceuil des gens et par la beaute naturelle des montagnes.



En route pour le Pakistan

Ca y est, j ai trouve une connexion internet, je vais pouvoir mettre a jour le blog.
Apres 1 heure d attente au poste d immigration de Tashkurgan (derniere ville chinoise) pour les formalites douanieres, je monte dans une jeep avec 5 chinois direction le Pakistan via le col du Khunjerab. La route est superbe et je prends un pied fou a regarder a travers la fenetre du 4X4. Apres 2 heures de route, on commence la montee vers le col qui est situe a 4800 m d altitude. La lumiere est intense et la neige devient omnipresente au fur et a mesure de la montee. Apres une vingtaine de virages, on arrive au col avec des vues superbes sur la chaine du Karakoram. Le chauffeur s arrete 5 minutes pour fumer sa cigarette, j en profites pour prendre quelques photos. Changement de pays et changement de route aussi. La belle route chinoise se transforme en piste pakistannaise. La descente est spectaculaire, parfois effrayante et j observe toute la technique du chauffeur a maintenir son vehicule dans le sillage de la piste. Apres 2 heures de descente a travers des decors somptueux, on arrive en milieu d apres midi au poste frontiere de Sost. Apres les formalites d entrees dans le pays faite, je trouve un petit magasin pour echanger mes yuans chinois en roupees pakistan. Je suis maintenant au Pakistan.

J ai rencontre a Tashkurgan, 3 belges tres sympas qui ont un periple de cingle, voici leur lien, ca vaut le coup d oeil. Bonne route a vous amis belges.

www.douzemillekilometres.blogspot.com

vendredi 8 mai 2009

Anadin le Khyrgyz

J arrive au lac Karakul apres 6 heures de bus. Le trajet est somptueux mais je suis quand meme fatigue de la route, le siege etant un peu trop dur pour mon posterieur. A peine descendu du bus, un homme vient vers moi et me propose de m herberger pour la nuit. Il me propose 20 yuan soit 2 euro pour une place dans sa petite maison faite de pierre et de terre cuite, situee au bord du lac avec une superbe vue sur le Muzthag ata (7546 m d altitude). Meme si l endroit est tres "roots" (pas d eau courante et pas d electricite), j accepte son offre.
Apres avoir pose mes affaires, direction chez sa soeur pour le diner, une autre petite maison situe 800 m plus loin, toujours colle au lac. Au menu, the, pain, cigarettes (Anadin fume enormement) et pour repas une sorte de rizzotto avec du riz, des patates, de la viande et du piment. Le repas est tres bon et sa soeur insiste pour que j en reprenne davantage. Apres 3 bons bols de ce plat, je refuse son offre, c est trop pour mon estomac. Apres un derniere cigarette (je ne sais pas combien Anadin en a fume en 3 heures) on retourne chez lui pour se coucher. Il fait froid ici, on est a 3500 m d altitude et Anadin a la bonne idee d allumer son petit poele a bois. Petit probleme, le tuyau servant a evacuer la fumee est completement perce et il utilise du bois indutriel comme combustible (grosse couche de peinture des 2 cotes de la planche de bois). Resultat, au lieu d etre confortablement allonge dans mon duvet a dormir, je suis dehors en pleine nuit a attendre qu il eteigne le feu et que le gros paquet de fumee s evacue de la maison. C est a la limite de l asphixie, et toutes mes fringues sentent cette odeur de fumee chimique. Merci Anadin. Apres 1 heure d attente dehors dans le froid, je retrouve ma couche pour une bonne nuit de sommeil. Je reste finalement 2 nuits chez lui tellement il est attachant et sa famille acceuillante (ma deuxieme nuit fut meilleure). Il parle un peu anglais, on s entends bien ensemble. Il est fier de me ballader de maisons en maisons pour me presenter a ses amis et boire du the. Faut dire qu il y a aucun touriste ici. Les touristes qui viennent jusqu au lac font l aller retour dans la journee depuis Kashgar.
Je me sens terriblement sale, je n ai pas pris de douche depuis 3 jours et l odeur de mes vetements me poussent a rejoindre la ville de Tashkurgan (derniere ville avant le Pakistan) pour une toilette complete, il est temps. Je garde un excellent souvenir de cette experience malgre la promiscuite et la precarite du lieu.Je rejoins Tashkurgan apres 2 heures de route, j ai ete pris en stop par un camion transportant des legumes. Trajet fabuleux, sur la karakoram highway, avant la porte du Pakistan et le col du Khunjerab a 4900 m d altitude. Apres mon sejour au Pakistan, je retournerai voir Anadin avant de retrouver Kashgar pour rejoindre le Khyrgyzstan. Les prochains jours, je serais au Pakistan, les connexions internet y sont plus qu aleatoire. J essaierai malgre tout de vous donner de mes nouvelles.

mardi 5 mai 2009

La route continue

Le Xinjiang est le pays des extremes. Extreme beaute par les paysages saisissants et extreme violence par les temperatures qu il peut faire ici (+48 degres en ete et jusqu a - 52 degres en hiver). A la lisiere de la Chine, la ville de Kashgar,de tradition marchande est pour moi une ville tres agreable. C est un peu comme un voyage dans le temps, la vieille ville reste fidele a elle meme malgre la construction de nombreux buidings. On y trouve des forgerons qui s affairent toujours dans les ruelles du vieux quartier. Les marchands sont omnipresent et proposent toutes sortes de marchandises. Les odorantes gargottent de rues offrent pates fraiches etirees a la main, brochettes de mouton et de legumes. L ambiance et bon enfant, il fait bon vivre ici.

Apres 5 jours passe dans cette ville au charme pittoresque, il est temps pour moi de rejoindre la lac de Karakul dans les fabuleuses montagnes du Pamir. Je compte y rester 2 ou 3 jours pour profiter de l endroit avant de rejoindre Tashkurgan, a pied, en stop ou en bus. Derniere ville chinoise avant de basculer au Pakistan et decouvrir l Himalaya musulman.

"On sait bien ou l on veut aller, mais on ignore, quand, comment, par quel chemin on y parviendra. Inutile de s en soucier d avance, on verra bien ..."

Theodore Monod

lundi 4 mai 2009

Nos amis les betes



Ce matin, je me dirige tranquillement vers la grande place (celle ou il y a la grande statue de Mao). Je prends le bus numero 16 qui me depose dans la banlieue de Kashgar au Sud Est de la ville, juste devant l entree du marche aux bestiaux. A peine arrivee dans l enceinte du marche, l odeur de ferme envahie mon nez et j entends deja une horde d animaux meuglants et belants accompagnee de marchands, de fermiers et de nomades. L endroit est bruyant et poussiereux. Les acheteurs potentiels "essaient" les cheveaux et examinent la dentition des moutons. On trouve ici, des chevres (avec de droles de posterieurs), des moutons, des taureaux, des anes et meme des chameaux. Je m arrete sur le chameau car c est vraiment un animal etrange. Il peut paraitre aussi majestueux, elegant et impressionnant de loin qu il est sordide et mesquin de pres. Couche ou debout il se chie dessus et quand il pisse, ce n est guere mieux. C est tres anime et les negociations sont tendues, elles se concluent toujours par une bonne poignee de mains. Je passe ma matinee a observer toute cette activite avec comme precaution de rester toujours un peu a l ecart des taureaux qui sont parfois excites par les quelques vaches qui attendent d etre vendus.